Je ne suis vraiment pas fan de ce double album des Pink Floyd (mis à part pour le monumental « Comfortabily numb »). Mais à chaque rentrée scolaire ou presque, je repense à cette chanson qui décrit les élèves comme des jeunes gens broyés par la machine éducative, transformés en briques, toutes normalisées et interchangeables, prêtes à être intégrées dans l’immense mur qui figure « la société ».
Il y a quelques années, alors que j’accompagnais Aurore à une réunion avec sa prof principale de lycée, j’ai vu les parents bombarder celle-ci de questions sur les devoirs, la préparation au Bac de français, l’orientation, et parfois sur le niveau ou l’attitude de leur propre enfant (devant les autres parents et les autres élèves de la classe!)… Je me souviens avoir eu l’impression d’être dans une prison. Une prison d’un type assez particulier, dans laquelle les parents des prisonniers demandent aux geôliers de serrer encore plus la vis pour les obliger à trimer.
Assis au fond de la classe avec Aurore, j’avais envie de crier à cette prof principale « Hey! Teacher! Leave them kids alone!«
[Je sais bien qu’il y a beaucoup de jeunes pour qui l’école est une libération et une chance, que la plupart des profs font de leur mieux pour encourager l’ensemble de leurs élèves, etc. Je dis simplement que je vis de plus en plus difficilement le travail de formatage qu’opère l’institution scolaire. Rien de plus.]