En trois ans de playlist, j’ai partagé beaucoup de chansons de rupture dans lesquelles la séparation est subie, vécue et chantée de façon extrêmement douloureuse. Pour être honnête, ce sont toujours celles-là qui me touchent le plus, parce qu’elles ravivent des souvenirs qui me font frémir (par exemple « Nothing compares 2 U » de Sinéad O’Connor, « J’veux pas qu’tu t’en ailles » de Michel Jonasz, « Again » d’Archive…).
Mais il y a quelques chansons qui abordent ce thème de l’autre côté du miroir, en mettant à jour une impression de soulagement.
Il faut du temps, bien sûr, pour comprendre que l’amour que l’on a essayé de sauvegarder à toutes forces ou que l’on est terrifié de perdre est en réalité mort et enterré depuis belle lurette, et pour arriver à penser, comme Cali, que « ça ne sert à rien » d’insister, et qu’il vaut donc mieux reprendre sa liberté, passer à autre chose, laisser l’autre s’éloigner sur son chemin et chercher l’amour dans d’autres bras.
Mais quand on parvient à penser cela, je veux dire quand on y parvient vraiment, sans que ce soit un mensonge à soi-même, quand on peut sincèrement se dire « C’est mieux ainsi » , alors c’est une sensation tellement légère.
Bien sûr on ne passe pas d’un sentiment à l’autre en un claquement de doigts, il y a une oscillation de l’un à l’autre, et le chemin vers la libération peut paraître interminable (pour moi en tous cas il l’a été, jusqu’à cet été). Mais cette chanson de Cali en donne une idée assez drôle et, je dois dire, assez réjouissante.
« On s’est trimballés de droite et de gauche entre extase et chagrin
Je te dis au revoir de la main
Non n’insistons plus non, ça ne sert à rien
Cette sale histoire nous a fait les poches
Je te dis au revoir, c’était bien. »