En 2020, le collectif Cabane a sorti un superbe album au titre mystérieux et envoûtant, « Grande est la maison », sur lequel figure cette chanson absolument magique et céleste, d’une délicatesse admirable (« There’s quiet here, my love » ), d’une mélancolie infiniment gracieuse.
Cette chanson, qui a été mon coup de coeur absolu de cette année 2020, je l’ai déjà partagée il y a deux ans, dans la version interprétée par Bonnie Prince Billy, encore meilleure à mon avis. Mais elle n’a pas eu le dixième du succès qu’elle méritait: aussi ce soir je fais une nouvelle tentative pour faire découvrir ce merveilleux titre.
Ici interprétée par Raoul Vignal, « Take me home Pt.2 » commence par une longue introduction planante, où le vibraphone de la version de Bonnie Prince Billy est remplacé par un synthé si vaporeux qu’il est quasi imperceptible au départ. À 0’39 la voix atterrit (c’est vraiment le mot, elle se pose comme un planeur glisserait sur un champ de blés), légèrement plus grave que celle de Bonnie Prince Billy. Petit à petit une guitare acoustique apparaît, là aussi d’abord sur la pointe des pieds, dessinant des boucles hypnotiques, et finalement de plus en plus hardie, surtout après qu’elle a été rejointe par une batterie timide à 1’27.
Lorsque les paroles, splendides et délicates elles aussi, pleines de langueur et de mélancolie, ont toutes été prononcées, la guitare prend presque toute la lumière (à 2’40), et la chanson devient instrumentale pour 50 secondes, durant lesquelles des vaguelettes de guitare s’élancent et refluent rapidement.
Et soudain tout cela s’arrête net, nous laissant rêveurs – et pour ma part désireux d’une seule chose: réécouter ce morceau une nouvelle fois, et puis une autre encore, et encore, et encore, exactement comme on a envie d’embrasser une nouvelle fois, et puis une autre encore, et encore, et encore, la personne dont on a le coeur rempli.
Si vous cliquez sur le lien en commentaire pour écouter « Take me home Pt.2 » , attention! Cette chanson est un piège délicieusement vénéneux. Et une fois pris par son philtre enchanteur, peut-être que comme moi vous aurez du mal à vous extraire de son orbite.
« I yearned for your embrace
I prayed for grace »