Né dans le New Hampshire en 1973, l’américain Ray LaMontagne fait partie de la grande famille des folkeux dont la musique, délicate et intimiste, oscille entre le cafardeux et le mélancolique, et déclenche pourtant une grande sensation d’apaisement. On a l’impression en l’écoutant qu’un ami très proche est en train de se mettre à nu et de nous livrer ses vérités les plus secrètes, avec une sincérité qui force le respect.
C’est particulièrement le cas avec cette ballade fragile et douce, qui figure sur troisième album « Gossip in the grain » (2008).
La musique de « Winter birds » , qui se résume à des arpèges discrets de guitare sèche, semble avoir été improvisée devant un feu de camp au fin fond du Montana. Elle est résolument classique, imperméable à tout autre courant musical que le folk, sans la moindre esbroufe. Ray LaMontagne ressemble à ces gars simples qui passent inaperçus et dont on se dit qu’ils n’en sont peut-être pas attristés, que la discrétion leur va comme un gant.
À première vue, l’ambiance n’est pas particulièrement festive et lumineuse (« The days grow short / as the nights grow long« ; « And though these things will change / the memories will remain / as green to gold, and gold to brown » ). Mais cet automne est le moment que choisit un jeune homme pudique et tendre pour exprimer son amour de façon simple, modeste et romantique: il a économisé pour pouvoir aller à la ville acheter à la femme qu’il aime une longue robe à fleurs, et demain matin il ira cueillir une fleur jaune pour la lui glisser dans les cheveux.
La voix étrange de Ray LaMontagne, à la fois angélique, suave et légèrement éraillée, est parfaite pour chanter cette déclaration trop longtemps contenue, mais qu’il peut aujourd’hui confesser en musique et à genoux: l’hiver approche, mais si on le traversait à deux, my lady, il serait aussi doux qu’un printemps.
« Oh my lady
Lady I am loving you now »