Prefab sprout – « When love breaks down »

Emmené par son chanteur Paddy McAloon, le groupe anglais Prefab Sprout a des chances de figurer sur le podium de la coupe du monde des noms foireux (« pousse préfabriquée » , franchement…)

Il est aussi et surtout l’un des représentants les plus emblématiques de la pop du milieu des années 80, celle dans laquelle on utilisait les claviers numériques, et notamment le fameux fairlight, avec l’ardeur des néophytes. Écouter aujourd’hui ce groupe, par exemple le tube « Cars and girls » , c’est être immédiatement téléporté au coeur de ces années, qui sont pour moi celles du collège et du lycée. C’est même tellement caractéristique que si on écoute aujourd’hui cette musique d’une oreille distraite, on peut la juger avec un dédain un peu narquois: cette production sophistiquée, propre et lisse, au mieux c’est « daté » , au pire c’est « dépassé » .

Mais à mon avis, ce serait bien dommage de s’en tenir à cette sentence lapidaire, car la version Prefab Sprout de la « pop des années 80 » est en fait riche et subtile, avec des mélodies complexes, des orchestrations ouatées et délicates, des textes romantiques et innocents, beaucoup de choeurs féminins…

Prefab Sprout a notamment sorti en 1985 un album aujourd’hui considéré par beaucoup comme l’un des sommets de la pop, « Steve McQueen » , rempli de chansons très ouvragées mais qui gardent une spontanéité et une fraîcheur que j’aurais envie de qualifier de mentholée, ou de florale.

Exemple parfait avec ce magnifique « When love breaks down » . C’est un morceau aérien et élégant, feutré, doux-amer (ça parle quand même d’un amour qui tombe en panne à cause de l’absence…), ambitieux dans l’expression des émotions, avec un refrain ample et très entêtant, une rythmique légère, de petits jets de guitare cristallins, et des choeurs magnifiques chantés par Wendy Smith, qui était à l’époque la petite amie de Paddy McAloon.

Tout cela en fait un tube très sensible et touchant, que j’ai découvert sur le tard en me disant que si j’avais eu l’occasion de le connaître à l’époque de mes 15 ans, il aurait sans doute été l’une de mes chansons fétiches…

« My love and I, we work well together,

but often we’re apart

Absence makes the heart lose weight, yeah,

till love breaks down, love breaks down »

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