De la musique grecque, mis à part Vangelis que plusieurs de mes ami(e)s adorent (clin d’oeil à vous Elric et Popa Anca), je ne connais à peu près rien d’autre, en musique, que de la variété des années 70-80 (Nana Mouskouri, Demis Roussos…), et j’ai quelques vagues souvenirs de Angélique Ionatos et de quelques musiques de films de Mikis Theodorakis que mes parents écoutaient.
Quelle surprise donc de découvrir, dans une édition du super podcast Happy Monday (disponible notamment sur Spotify), ce petit bijou d’une chanteuse grecque qui propose ce que FIP a appelé une pop « paradisiaque » et « euphorique » – et je suis bien d’accord (en tous cas sur ce morceau, le reste me plaît un peu moins).
Issue de l’École des beaux-arts d’Athènes, Σtella est une jeune artiste complète (auteure, compositrice, interprète et multi-instrumentiste, mais aussi peintre, artiste visuelle et performeuse), dont l’éclectisme semble donner raison au fameux fragment du philosophe grec Héraclite (« On ne se baigne jamais dans le même fleuve« ). Elle a d’abord collaboré avec des musiciens de sa ville, dans des groupes totalement confidentiels dans le reste de l’Europe, mais depuis 2015 elle mène sur la scène indé grecque une carrière solo qui lui a permis de devenir très populaire en Grèce, puis d’obtenir un beau succès d’estime en dehors de son pays.
Pour son quatrième album sorti en 2022 (« Up and away »), Σtella dit avoir souhaité créer un son « vintage », inspiré par des chansons folk-pop grecques des années 50-60 qu’elle écoutait dans sa famille quand elle était petite.
C’est notamment le cas sur ce très joli morceau. La voix douce de Σtella, qui chante en anglais, est « rythmée par les ondulations vertigineuses du groove de la rythmique » et par des improvisations de bouzouki et de kanoun, deux instruments traditionnels grecs. C’est délicat, plein de charme et captivant, et ça donne envie de se laisser emporter par le vent ou le hasard, tel un nomade.