« Trompe le monde » est le quatrième et dernier album studio des Pixies, et c’est mon préféré pour son inventivité et son explosivité démentielles. C’est le plus rock, et il est même fortement inspiré par le métal, avec plusieurs titres d’une brutalité intense et harassante (« U-mass » , « Planet of sound » , « Subbacultcha » et son chant de psychopathe…)
Mais ce disque comprend aussi quelques titres lents et presque tranquilles: « Bird dream of the Olympus mons » , par exemple, ou bien « Motorway to Roswell » , une ballade contemplative, étrange et lancinante, parfaite pour conduire la nuit sur autoroute, pour peu qu’elle ne nous donne pas envie de surveiller à l’horizon l’éventuelle apparition d’un OVNI.
Car comme son nom l’indique, « Motorway to Roswell » est un morceau dont le texte parle de science-fiction et d’extraterrestres, d’une façon pour le moins dézinguée et peu compréhensible, comme presque toujours avec les Pixies. D’ailleurs il me semble que l’extrait que je mentionne en bas de cette chronique, qui est la première phrase de la chanson, évoque quelque chose de bien plus prosaïque et terre à terre qu’une soucoupe volante (si c’est d’un engin qu’il s’agit, ce serait plutôt une fusée en détresse…).
Mais comme toujours aussi chez les Pixies, c’est la musique qui prime ici. Bien que les guitares soient très présentes, la mélodie est beaucoup plus apaisée que sur le reste de l’album (bon, OK c’est pas difficile), et elle nous fait décoller progressivement loin de la pesanteur terrestre, aidée par un clavier inhabituel pour les Pixies. Le final semble ne jamais s’arrêter de monter en puissance, mais s’interrompt soudain à 4’06, pour laisser le piano prendre congé.
Magistral.
« Last night, you could’nt make initiative de transition
You tried hard but you could’nt make it«