Avec son deuxième opus, Antoine Valentinelli (son vrai nom) explore un territoire musical bien plus varié que le seul rap. Dernière chanson du disque, « Cinq doigts » illustre très bien ce constat, en partie peut-être grâce au légendaire côté déjanté d’un invité à première vue un peu inattendu, Philippe Katerine. Mais à vrai dire, est-ce si surprenant que ça de voir débouler ce doux dingue sur un disque qui, par ailleurs, fait l’éloge des gens pas tout à fait normaux (à commencer par la grand-mère de Lomepal) et de la folie (« Beau la folie »)?
Dans cette chanson, en tous cas, tous les deux mettent en synergie leurs envies de fantaisie. Il en sort un hymne aussi drôle et loufoque que touchant à l’amitié, la grande, celle dans laquelle les amis sont unis « comme les cinq doigts de la main« . Lomepal y attache énormément d’importance, car elle lui a permis de traverser sans sombrer une enfance très difficile. Sur ce deuxième album, plusieurs de ses potes du monde de la musique sont invités (Jeanjass, Roméo Elvis, Orelsan, Caballero…). Les mêmes figurent aussi en bonne place dans le clip de « Mômes », et ils apparaîtront sur scène dans un concert mémorable à Bercy (mes tympans s’en souviennent encore).
Personnellement, cette chanson me touche car je n’ai jamais vraiment eu de « bande de potes » à la vie à la mort. J’étais trop solitaire et introverti, et puis il j’ai changé de collège en troisième, puis de filière en terminale… Écouter cette chanson, regarder ce clip, ça me donne en quelque sorte la nostalgie de quelque chose que je n’ai pourtant jamais connu, et qui m’a beaucoup manqué. Je n’ai pas d’ami d’enfance, malheureusement…
Mais heureusement j’en ai trouvé beaucoup, et de formidables, y compris ces dernières années: j’en ai même tellement que je ne peux pas les compter sur les doigts de plusieurs mains 🙂
« Comme les cinq doigts de la main,
on ne sait pas faire la même chose
Mais on sait juste une chose:
on vivra toujours sur la même main »