J’aime de plus en plus le trip-hop, et j’en écoute de plus en plus, avec de plus en plus de plaisir: Massive Attack, Portishead, Archive… et Morcheeba.
Il s’agit d’un trio londonien formé de deux frères blancs et d’une chanteuse noire, qui a sorti en 1996 un premier album intitulé « Who Can You Trust? » Le nom du groupe, ainsi d’ailleurs que la pochette (une rutilante feuille de ganja), sont sans ambiguïté: « More Cheeba » , cela signifie « Encore de l’herbe! » Il s’agit donc d’un trip-hop défoncé à la beuh, et donc encore plus chaloupé, encore plus planant, encore plus sexy que chez les devanciers susnommés: ici chaque chanson est un coup de rein sensuel qui semble provoquer des soupirs d’aise chez la chanteuse Skye Edwards.
« Trigger hippie » illustre tout à fait cela. C’est un morceau qui prend le temps de déployer son pouvoir érotique de séduction, tout au long d’une mélodie simple et fluide, avec ici et là quelques scratches, des jets de guitares qui se tortillent comme un corps surexcité, des percussions orientales qui évoquent une danse du ventre torride… jusqu’à ce que la gâchette se déclenche.
« Zoom in, cut out, add sound,
make it feel so trippy »