Originaire de la banlieue lointaine de Glasgow, Aztec Camera est l’un des innombrables groupes aux noms étranges qui ont éclos outre-Manche au début des années 1980.
Son premier album, « High Land, Hard Rain » , est sorti en 1983, alors que les synthés et les boîtes à rythme envahissaient l’essentiel de la musique populaire, pour le meilleur et pour le pire. Le leader d’Aztec Camera, Roddy Frame, n’a pas cédé à la mode, peut-être parce qu’il avait biberonné dans sa jeunesse de la pop et de la new wave, mais aussi du punk (il admirait beaucoup The Clash et il aimait porter des pin’s des Sex Pistols). Cet éclectisme lui a donné un goût pour le mélange qui transparaît clairement dans cette chanson.
« Oblivious » est une petite pépite fraîche, vive et joyeuse, à la mélodie outrageusement évidente, qui sonne comme une déclaration d’amour naïve à la bonne vieille guitare sèche, et qui est traversée par un rythme au sang chaud: on est carrément plus proche du flamenco (un commentateur a même évoqué les Gipsy Kings!) que d’Erasure ou de Depeche Mode, spécialement dans le court passage instrumental qui démarre à 1’47.
Qui a dit qu’il pleut tout le temps en Écosse? Pas en musique, en tous cas.
« I hear your footsteps in the street
It won’t be long before we meet
It’s obvious »