Fleetwood Mac – « Go your own way »

Lorsque Fleetwood Mac entre en studio pour enregistrer son onzième album, « Rumours » , le groupe est au faîte de son succès. L’enregistrement va s’avérer extrêmement douloureux, car ses cinq membres vivent en même temps le délitement de leurs relations amoureuses: Stevie Nicks et Lindsey Buckingham viennent de rompre, Christine et John McVie sont en pleine procédure de divorce, et le mariage de Mick Fleetwood bat sérieusement de l’aile.

De ce contexte très tendu est pourtant né un chef d’oeuvre du soft rock, salué par la critique (il a obtenu le Grammy award de l’album de l’année 1976, et en 2020 Rolling Stone l’a placé en 7ème position dans son classement des 500 plus grands albums de tous les temps), et qui est devenu un raz-de-marée commercial (« Rumours » s’est vendu à 45 millions d’exemplaires à ce jour!)

« Go your own way » est peut-être le titre le plus marquant du disque, en tous cas c’est celui qui fait le plus directement référence aux déchirements sentimentaux vécus par les membres du quintet.

Les premiers mots annoncent la couleur: « Loving you / isn’t the right thing to do » , parce que la relation est sans issue et sans espoir. L’un est prêt à offrir son amour à l’autre, qui n’ose pas saisir le cadeau. Alors l’amoureux lassé reprend sa liberté et laisse l’autre reprendre la sienne, pour que chacun(e) s’engage sur son propre chemin.

Selon les propres mots du guitariste Lindsey Buckingham, qui l’a écrite et qui la chante, « Go your own way » est une « chanson de colère » . Cela se repère à certaines de ses paroles (« Packing up shacking up is all you wanna do » ), mais aussi à son rythme trépidant, à ses percussions tribales, à ces riffs de guitares rageurs…

Mais au-delà de la colère, ce qui domine dans cette chanson, à mon avis, c’est l’accablante tristesse qui saisit les amants lorsque les circonstances les éloignent l’un de l’autre sans pour autant avoir anéanti l’amour qui les unit: mais comment est-ce possible qu’on se soit ratés? « C’est trop naze » .

« If I could baby,

I’d give you my world

How can I,

when you won’t take it from me?« 

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