Nick Cave – « Henry Lee » (feat. PJ Harvey)

En 1996, Nick Cave sort son neuvième album studio avec les Bad seeds. Intitulé « Murder ballads », il contient comme son nom l’indique des chansons douces et mélodieuses, mais dont les paroles sont à glacer le sang puisqu’elles ne parlent que de vengeances, de meurtres sanguinolents, de tueurs en série…

Pour une fois, le fait de comprendre difficilement l’anglais est une chance: cela me permet de ne pas faire trop attention au texte (ici il s’agit d’une femme qui tue un homme parce qu’il refuse de l’aimer), et de me laisser porter par la beauté et la délicatesse des mélodies.

C’est notamment le cas sur cette chanson, qui n’est pas l’une de mes préférées de Nick Cave, mais qui me touche beaucoup pour plein de raisons.

Parce que c’est un duo amoureux avec PJ Harvey, qui est aussi l’une de mes artistes préférées (à l’époque ils étaient ensemble).

Parce que PJ y chante exactement comme j’aime qu’elle chante, avec une voix claire et intense, avec des modulations troublantes et touchantes.

Parce que j’aime toujours la façon dont les Bad seeds utilisent le piano pour rendre leur musique mélancolique.

Je suis aussi, et j’ai envie de dire surtout, très ému par le clip. Nick et PJ y chantent en se regardant les yeux dans les yeux, en s’enlaçant, en s’effleurant, en se couvant de façon fiévreuse et douce, toujours à deux doigts de s’embrasser, les yeux mi-clos lorsque les mains de l’un(e) se posent sur les épaules de l’autre. Après trois minutes, le sourire ne quitte plus le visage de PJ, et quand elle se lève pour esquisser quelques pas de danse en tournant sous la main aérienne de Nick, avant de lui tomber dans les bras dans une courte étreinte, mon petit coeur d’artichaut fond comme glace aux fruits de la passion au soleil.

Ce clip pourtant tout simple est incroyable et fascinant. Cette tension amoureuse et sensuelle évoque un couple empêché de se voir, frustré de ne pouvoir atteindre le moment tant espéré de la rencontre, mais habité par un désir si fort que celle-ci arrivera inexorablement, et qu’elle les délivrera et les récompensera enfin de leur persévérance et de leur patience.

Devant cette mise en scène du désir amoureux dans ce qu’il a de plus ardent et tendre, cette chanson et ce clip me donnent envie de transformer ce qu’il me reste de vie en une douce danse avec la femme que j’aime.

« La-la-la-la, la

La-la-la-la, lee »

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