Franz Schubert – « Impromptu Op. 90 / n° 1 » (Krystian Zimerman)

Le disque des impromptus de Schubert joués par Krystian Zimerman est l’un des premiers du répertoire classique que j’ai achetés, sur les conseils de mon ami Elric, qui m’a initié à la musique classique quand j’étais étudiant. Je l’aime tellement que j’en possède une autre version, celle d’Alfred Brendel, qui est paraît-il la version de référence (si tant est que ça veuille dire quelque chose).

En musicologie, les impromptus sont de courtes pièces musicales, parfois appelées « klavierstücke » quand elles sont composées pour le piano, et qui peuvent s’écouter indépendamment les unes des autres, à la différence des sonates qui sont plus longues et composées de différents mouvements. Ils ont aussi pour caractéristiques d’être légers et de sembler être écrits à l’improviste, en profitant d’une inspiration passagère, avec une grande liberté.

Les oeuvres de Franz Schubert qui ont été baptisées des impromptus ont été composées durant l’été 1827, un an avant sa mort à l’âge de 31 ans ans seulement. Il passait alors des vacances avec un ami à Graz, chez un couple de mélomanes et de musiciens. Cela explique peut-être l’atmosphère de bonheur, de douceur et de mélancolie secrète qui émane de ces pièces musicales.

C’est notamment le cas du premier impromptu de l’op. 90. Certains musicologues l’ont décrit comme « une sorte de prière dansante d’une nudité enfantine« , d’autres comme « une ballade forestière« , ou encore un éloge à la beauté évanescente d’une jeune femme inaccessible…

Les impromptus de Schubert ont souvent été utilisés au cinéma, notamment par Bertrand Blier dans « Trop belle pour toi », le fameux film dans lequel Gérard Depardieu campe un patron de concession automobile inexplicablement épris de sa secrétaire fort quelconque alors qu’il est marié à la sublime Carole Bouquet. Dans une scène marquante, on le voit se troubler et s’émouvoir en écoutant les impromptus n° 2 et 3, avant de se révolter contre sa sensiblerie mal assumée avec cette étonnante réplique: « Il fait chier ton Schubert!« 

Personnellement, ce qui me ferait vraiment chier, ce serait de me dire que tous les disques et toutes les partitions de Schubert ont disparu de cette planète et que je ne pourrai plus jamais écouter sa musique si subtile, si sensible et si frémissante…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *