
Quelques nouvelles de l’écoterrorisme – le vrai, pas celui que fantasment les andouilles en costume et en tailleur qui sont à la tête des États et des multinationales et des principaux médias.
Selon le dernier rapport « Planète vivante » du WWF, qui compile des données sur 5.495 espèces à travers le monde, les populations d’animaux sauvages ont diminué de 73 % en 50 ans. Il faut essayer de bien se rendre compte de ce que cela signifie : sur cette planète, il y a aujourd’hui 4 fois moins d’animaux qu’il y a un demi-siècle !
Année après année, on se rapproche là aussi d’un point de bascule, c’est-à-dire d’un point au-delà duquel la dégradation d’un écosystème est tellement grave qu’il peut s’effondrer de façon brutale et irréversible – l’un des meilleurs exemples de ce phénomène est la disparition de la Grande barrière de corail d’Australie, qui est inévitable à brève échéance si on continue sur la même trajectoire.
Les causes de cette véritable défaunation sont parfaitement identifiées : le changement climatique, la surpêche, la déforestation, l’agriculture et l’élevage industriels, la diffusion affolante de molécules chimiques… et derrière tout cela, le système capitaliste, productiviste et extractiviste qui met au-dessus de tout autre objectif la recherche obsessionnelle du profit pour quelques uns et de la croissance à tout prix (un jour peut-être je comprendrai comment des gens intelligents et cultivés peuvent ne pas comprendre cela).
Les solutions, on les connaît aussi : restauration des zones humides, réintroduction d’espèces, création d’aires protégées gérées par les populations autochtones…
Mais surtout, surtout, surtout, il n’y a strictement aucune chance d’inverser le processus de destruction du vivant si on reste dans le cadre du libéralisme décomplexé qui nous gouverne, si on ne transforme pas totalement nos systèmes énergétiques, alimentaires, financiers, fiscaux…
Évidemment, c’est plus difficile à faire que de taper sur les zécolos en caricaturant leurs positions et leurs propositions et que de promettre que « dans quelques années tout ira bien grâce aux solutions technologiques »…
Ce n’est pas l’écologie qui est « punitive », c’est l’absence d’écologie.