Comme son nom l’indique, « Come back and stay » est la chanson d’un amoureux dévasté d’avoir été délaissé par la femme qui lui avait promis tout son amour (« You said that you’d be mine ’til the end of time » ), qui rêve qu’elle lui revienne (« Since you’ve been gone, / I shut my eyes and I fantasize that you’re here with me » ), mais qui l’implore de ne pas trop laisser passer de temps, sans doute parce qu’il souffre trop à l’attendre, mais peut-être aussi parce qu’il ne mettra pas longtemps à jeter l’éponge.
Il faut dire qu’on devine au refrain que ce n’est pas la première fois que cette femme le quitte (« Come back and stay for good this time » ), et que l’alternance entre les ruptures et les retrouvailles est peut-être devenue pour eux une sorte de jeu psychologique. Ce que cet homme demande à son amoureuse, c’est peut-être simplement de se décider pour de bon.
« Come back and stay » a été écrit par le guitariste Lee, avec une inspiration plus Joy division, des guitares assez stridentes et une batterie musclée. Paul Young en a fait un tube pop emblématique des eighties, avec la batterie électronique, une guitare électrique au son métallique et presque désaccordée (notamment sur le petit gimmick qui revient au milieu de chaque refrain), une basse slappée, des choeurs féminins très présents, une voix chaude et ample, et bien sûr des nappes de synthé omniprésentes, dégoulinantes comme du chocolat fondu sur un banana split.
Je dois dire que je préfère largement la version de Paul Young, peut-être parce que je l’ai découverte au début der mon adolescence (le single est sorti en 1983), mais aussi parce que, je m’en rends compte de plus en plus, j’aime énormément ces morceaux aux mélodies marquantes, à la production soignée, aux arrangements luxuriants parfois à la limite du maniérisme. C’est un peu has-been, oui, comme la coupe de cheveux de Paul Young et son petit air de McGyver… Mais que voulez-vous, le plaisir doux-amer de la nostalgie, ça ne se boude pas – en tous cas en ce qui me concerne, ça ne se boude plus.
« Don’t wait any longer«