La « simplification » à la mode FNSEA, c’est la destruction du vivant

La ministre de la destruction du vivant (aka ministre de l’Agriculture), Annie Genevard, a annoncé hier une série de mesures de « simplification » avec deux arguments principaux :

– « Les agriculteurs en ont ras-le-bol des interdictions, des procédures, des normes« .

– L’objectif de ces mesures est de « venir à bout, méthodiquement, de tous les freins à la production » .

Il faut bien avoir conscience de ce que signifient ces formules: la ministre de l’Agriculture assume ouvertement qu’il faut accorder un permis de tuer à l’agriculture industrielle, dont on sait pourtant qu’elle est LA principale responsable de l’effondrement de la biodiversité (les -60 / -70% sur les populations d’insectes ou d’oiseaux en 50 ans, c’est elle: c’est l’usage massif de pesticides, c’est l’appauvrissement dramatique des écosystèmes à cause de la généralisation des monocultures, de la destruction des haies et des zones humides, du labour profond, etc.)

Ce modèle agricole assassin du vivant, Annie Genevard assume de le libérer de toutes les entraves (« tous les freins à la production » ), pour qu’il puisse produire à n’importe quel prix, y compris au prix de la destruction de cela même qui permet aux plantes de pousser (un climat stable, un sol sain, aéré et riche, de l’eau non polluée, des niches écologiques variées, des auxiliaires de culture nombreux et diversifiés…), y compris au prix de l’accaparement de l’eau par quelques-uns (mégabassines), y compris au mépris de la souffrance animale dans les élevages industriels, y compris au prix de l’épuisement des petit·es exploitant·es agricoles laminé·es par l’agro-business.

Et quitte aussi à laisser les plus excités de la CR et de la FNSEA perpétrer leurs menaces et leurs exactions contre l’Office français de la biodiversité et les associations environnementales et France Nature Environnement, dans une totale impunité.

Bref, la ministre de l’Agriculture assume d’encourager l’agro-industrie à mener les agriculteurs à leur perte, et le monde avec.

Au passage, ces déclarations occultent le fait que non, ce ne sont pas « LES agriculteurs » qui en ont « ras-le-bol des interdictions, des procédures, des normes » : ce sont les agriculteurs qui sont installés (ou piégés) dans le modèle de l’agriculture industrielle.

Mais il y a beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices (aux dernières élections des chambres d’agriculture en 2019, la confédération paysanne a recueilli 20,04% des voix) qui, au contraire, réclament le maintien des normes qui protègent leur compétitivité, qui leur permettent de valoriser leurs efforts pour produire de façon durable, dans le respect de l’intégrité des écosystèmes, de la qualité des produis agricoles, et de la santé de tout le monde (y compris de leur propre famille).

L’alliance syndicale FNSEA-JA salue des annonces qui « vont dans le bon sens » . On n’avait pas besoin de cette réaction pour savoir qu’une fois de plus, l’État a baissé son pantalon devant l’agro-industrie.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/pesticides-office-biodiversite-la-ministre-de-l-agriculture-devoile-une-serie-de-mesures-de-simplification_6928355.html

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