Tom Petty – « Learning to fly »

Le huitième album de Tom Petty and the Heartbreakers, « Into the great wide open », est sorti en 1991. Tom Petty vient alors de réaliser un carton aux États-Unis avec ses précédents disques, mais celui-ci marchera un peu moins bien. Il est pourtant très plaisant, avec son alternance de ballades folk et de soft-rock basique et efficace, ses refrains et ses mélodies qui se retiennent facilement, ses solos de guitare juste assez prenants mais pas trop longs ni ostentatoires, ses arrangements sobres mais fins, ses choeurs tranquilles, ses textes qui racontent des histoires simples de la vie quotidienne dans l’Amérique profonde…

C’est très loin d’être un de mes albums préférés, c’est un peu trop bien ficelé et trop bien léché pour être vraiment emballant, mais ça se laisse quand même écouter très agréablement, un peu comme un « bon petit vin » sans prétention qui accompagne gentiment un joyeux repas avec de bons amis.

« Larning to fly » est la chanson qui ouvre l’album, d’une manière légère et entraînante, plus d’ailleurs dans la musique que dans le thème qu’elle aborde, car celui-ci a son lot d’ambiguïté: ça parle du désir de s’envoler, mais aussi de la déception que l’on ressent en constatant que ce n’est pas possible, que l’on n’y arrive pas, ou en tous cas qu’il faut bien finir par retomber, et que l’atterrissage est rude.

Peut-être que le plus difficile et le plus important dans la vie, ce n’est pas d’apprendre à décoller, mais plutôt d’apprendre à atterrir. Collectivement, après avoir largement fait péter le plafond des frontières écologiques (notamment à cause de cette illustration moderne du rêve d’Icare qu’est l’aviation civile), l’Humanité n’est clairement pas prête à redescendre sur terre (c’est-à-dire à décroître), et je ne me fais plus aucune illusion sur le fait qu’elle y arrive.

Mais à titre individuel, accepter de ne s’envoler que dans nos rêves, nos passions ou nos relations humaines, c’est dans nos mains. Il y a déjà là bien assez pour planer, fort heureusement…

« I’m learning to fly

but I ain’t got wings

Coming down

is the hardest thing

(…)

I’m learning to fly

around the clouds

but what goes up

must come down »

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