Qu’est-ce que la biodiversité?

Le terme « biodiversité » est un néologisme qui a été inventé dans les années 1980 par des biologistes américains, et qui a été popularisé en 1988 par une ONG, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la nature). Ce terme a ensuite été repris de façon officielle par l’ONU en 1992 lors du Sommet de Rio, avec la signature d’une Convention sur la Diversité Biologique (CDB).

La Convention sur la Diversité Biologique donne de la biodiversité une définition assez complexe1, que l’on peut synthétiser ainsi : c’est simplement la diversité du monde vivant.

On distingue trois formes de biodiversité :

– la diversité des espèces.

– la diversité génétique (c’est-à-dire la variation des individus au sein de chaque espèce).

– la diversité des écosystèmes (c’est-à-dire des milieux de vie).

>> La biodiversité est donc « la diversité du vivant à ses différents niveaux d’organisation » (Virginie Maris, Philosophie de la biodiversité, p.39).

* Petite précision : la biodiversité ne se résume pas à la diversité des formes « sauvages » de vie, c’est la diversité de toutes les formes de vie, y compris de celles qui sont très fortement influencées par les humains, voire qui ont été créées par eux.

– L’agriculture a sélectionné des milliers de variétés de blés, des milliers de variétés de riz, etc., et même si ces formes de vie ont été « créées » petit à petit par les paysans pendant des centaines d’années, elles font aujourd’hui partie de la biodiversité (même chose pour la variété des espèces de pommes, de chiens, de chevaux de trait, etc.).

– Beaucoup d’espèces animales ou végétales ont été implantées dans des régions du monde dont elles ne sont pas originaires. La pomme de terre et la tomate viennent d’Amérique, le pêcher vient de Chine, le pommier vient du Kazakhstan, l’amandier vient de Perse… Une fois importées, ces espèces s’installent et développent des caractéristiques spéciales, donc elles enrichissent la biodiversité.

– Il y a beaucoup d’espèces animales qui se sont différenciées parce qu’elles se sont adaptées aux habitats humains (l’hirondelle de cheminée, le rat d’égout…)

– On parle de plus en plus d’espèces « invasives », c’est-à-dire des espèces qui ont été introduites dans un milieu naturel de façon accidentelle ou volontaire via une intervention humaine (le frelon asiatique qui est arrivé en Europe par un container venant de Chine, la tortue de Floride qui a été relâchée dans des mares par des gens qui n’en voulaient plus). Ces espèces ne sont pas « natives », mais bien sûr elles font partie de la biodiversité.

>> Bref, la biodiversité actuelle n’est pas indépendante des humains, elle est « bien souvent issue d’une coévolution entre les hommes et leur environnement » , à travers l’agriculture, l’élevage, le déboisement, la chasse, etc. (Virginie Maris, Philosophie de la biodiversité, p.72).

Si la vie est diversifiée, c’est pour deux raisons principalement :

1) Parce que la Terre n’est pas pareille partout. Les milieux naturels sont très différents les uns des autres, et les espèces sont spécifiquement adaptées au milieu naturel dans lesquels elles vivent. Il y a quelques espèces qui peuvent survivre à peu près dans tous les écosystèmes (par exemple les humains, grâce à leur maîtrise de la technique), mais c’est très rare. La quasi totalité des espèces ne peuvent vivre que dans des conditions extrêmement précises, et il suffit donc d’un tout petit changement pour qu’elles disparaissent – par exemple en termes de température, d’humidité, de luminosité, etc.

2) Parce que le monde est en permanence en train de changer, ce qui entraîne des processus adaptatifs que Darwin a bien démontrés.

>> Ce qu’on peut déduire de ces remarques, c’est que depuis toujours, depuis le début de la vie sur Terre, les espèces ont beaucoup évolué. En permanence, il y a sur la Terre des espèces animales et végétales (et des écosystèmes) qui apparaissent, qui évoluent, et puis qui disparaissent. Tout cela dépend du climat, de l’éloignement entre la terre et le Soleil, de la composition de l’atmosphère, des éruptions volcaniques, de la dérive des continents, etc. La biodiversité est en perpétuelle évolution, et cette évolution est tout à fait naturelle. Résultat : aujourd’hui il existe sur Terre plus de 1,7 millions d’espèces identifiées, et on estime que cela ne représente qu’environ 1% de toutes les espèces qui ont vécu dans le passé –  autrement dit, 99% des espèces qui ont un jour existé sur Terre ont d’ores et déjà disparu !

Et l’être humain s’imagine qu’il est éternel…

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