Avec leur quatrième album studio sorti en 2003, les marseillais d’IAM s’éloignent de ce qui avait fait leur vitalité et sa tonicité dans les précédents. Les sonorités et les tempos du rap sont moins présents, beaucoup moins bruts en tous cas, ils sont adoucis par des arrangements qui lorgnent vers la « chanson française » (sur cette chanson on entend même quelques notes de flûte sur les refrains!), voire vers la variété internationale (sur « Bienvenue », on remarque même la surprenante présente d’une guest star internationale en la personne de Beyoncé).
Globalement je trouve cet album nettement moins convaincant, moins drôle et vivifiant.
Malgré cette réserve, malgré aussi un texte inabouti et parfois un peu facile, cette chanson me touche beaucoup pour le thème qu’elle aborde, qui m’est si cher: l’hébétude tour à tour douce et surexcitée de deux jeunes hommes sortis de la rue, dressés à la rudesse et peut-être à la castagne, qui racontent ce qui leur a traversé l’esprit et le coeur à la naissance de leur premier enfant, leur désir de le couver et de se consacrer à lui, le bonheur que celui-ci leur donne, et la nostalgie qui les prend lorsque monte en eux l’envie de revivre ces instants magiques (« Voir un printemps superbe à nouveau fleurir » ).
Il n’y a pas beaucoup de choses aussi émouvantes, je trouve, que de voir un parent s’attendrir grâce à l’enfant qu’il a mis au monde.
Aujourd’hui c’est le premier jour du printemps, et je l’ai passé avec Dorian, chez mon cher ami Elric, avec son garçon qui est aussi mon filleul. Nous profitons de quelques jours entre mecs, avec nos enfants, au milieu d’une campagne inondée de fleurs de fruitiers, alors je me dis que c’est vraiment le bon moment pour partager cette chanson 🙂
« Comme quoi la vie finalement nous a tous embarqués
J’en place une pour les bouts de chou fraîchement débarqués
À croire que jusqu’à présent, en hiver on vivait,
vu qu’c’est l’printemps à chaque fois qu’leur sourire apparaît »