Originaire d’Oxford, Gaz Coombes (de son vrai nom Gareth Michael) a commencé sa carrière musicale dans les années 90 au sein du groupe Supergrass, l’un des fleurons de la britpop, qui a publié six albums en une petite quinzaine d’années, avec notamment un hit célèbre pour son rythme sautillant et martelé à plein gaz au piano, « Alright » .
Comme beaucoup de chanteurs de groupes à succès, Gaz Coombes a décidé de le quitter au début des années 2010 pour tenter sa chance en solo (peut-être parce qu’il y avait de l’eau dans le gaz au sein du trio?), et ses quatre albums ont tous été accueillis très favorablement par la critique musicale.
Sorti en 2023, « Turn the car around » est un disque varié et généreux, plein de mélodies entêtantes et évidentes, d’arrangements inventifs et subtilement travaillés, notamment sur « Don’t say it’s over » , le morceau que je préfère, un petit chef d’oeuvre de soul orchestrale et indie.
À la première écoute, le Gaz qui a écrit ces paroles n’est pas très hilarant, puisque cela semble parler d’un homme dont le cœur s’est figé quand il a entendu sa chérie lui dire que leur histoire était finie, et qui ne pense alors qu’à une chose: qu’elle revienne sur sa décision, parce que, lui dit-il en substance, même si l’amour est souvent étrange et plein de complications, une vie qui en serait privée le chagrinerait trop.
Ces paroles paraissent a priori inquiètes, mais en réalité elles ne le sont pas tant que ça, puisque Gaz Coombes a lui-même confié qu’elles évoquent la soirée durant laquelle il a rencontré sa future femme, et qu’au fond on pourrait les résumer en une phrase désarmante de simplicité et de tendresse: « My life is better with you in it » .
Et comme ces mots sont chantés sur une musique groovy, aérienne, ample et richement ouvragée, cela fait de « Don’t say it’s over » une chanson franchement magnifique.
Il n’y a pas à dire, Coombes est ici un Gaz à effet de chair (de poule), et même un Gaz parfait.
« I love what’s in you,
how you cheat the sorrow »