Si vous avez un jardin et un peu de place (à peu près comme pour un cassissier), surtout si votre sol s’y prête (plutôt acide, comme c’est le cas par exemple en Limousin ou en Bretagne), alors vous DEVEZ planter quelques camérisiers.
Aussi appelé ou chèvrefeuille bleu, cet arbuste de 1,5 mètres de haut environ donne de petits fruits de 1,5 cm maxi, très précoces (d’où leur nom de « baie de mai »), et totalement résistantes au gel tardif (il paraît qu’ils supportent -15 C° sans broncher). Le cagnard d’été lui fait cramer les feuilles, mais comme la fructification est en mai ça n’a aucun impact sur la récolte: tous les printemps mes arbustes repartent vaillamment, et ils grandissent bien (ils font 1,5 mètre maintenant).
Les baies de mai (et non pas « baise de mai », comme me le propose mon correcteur facétieux 
) sont très acidulées, avec un goût qui ressemble à la myrtille ou au cassis. Elles sont aussi bourrées de vitamines (notamment B et C), ce qui n’est pas un luxe à la sortie de l’hiver. Je ne suis pas le seul à trouver ce fruit délicieux: quand il est venu passer le début de semaine, Dorian s’en est gavé plusieurs fois par jour.
L’inconvénient, c’est que ça prend du temps et c’est un peu fastidieux à récolter, « il ne faut pas se le cacher ». Etant donné les rendements et la petite taille de ce fruit, ce n’est pas lui qui va nourrir le monde. Mais enfin avec 4 pieds d’environ 1,5 mètre, je peux récolter un grand bol de baies de mai chaque jour depuis 2 semaines, et ce n’est pas fini.
Les baies poussent sur toutes les branches, à toutes les hauteurs : c’est LE petit fruit idéal pour finir le repas en picorant un dessert gourmand, au fur et à mesure que les fruits mûrissent, pendant toute la période de fructification (qui dure trois ou quatre semaines environ). Idéal si vous avez des enfants ou des petits-enfants 
Je conserve les surplus au congélateur pour les manger en petites quantités, en fin d’hiver ou tout début de printemps, avec éventuellement un peu de fromage blanc 
J’ai un « Boreal beauty » et un « Aurora », dont deux achetés sur un site spécialisé dans les petits fruits… et une troisième variété dont j’ai oublié le nom. La plus sucrée est Aurora. NB. Il est important d’avoir plusieurs variétés pour qu’il y ait une pollinisation plus efficace (et donc pour avoir des fruits plus nombreux et/ou plus gros).
Etant donné le prix pas tout à fait donné des camérisiers (entre 15 et 30 euros selon la taille de l’arbuste), le bouturage est une option intéressante, mais ça marche beaucoup moins pour cet arbuste que pour le cassissier ou le groseillier. J’ai essayé de bouturer un de mes camérisiers en fin d’été 2013 (boutures semi aoutées), mais sans succès. J’ai fait une nouvelle tentative à l’automne 2014, pour l’instant la moitié des tiges en pépinière ont des feuilles et ont l’air d’avoir repris, mais est-ce qu’elles auront assez de racines pour passer l’été? Je croise les doigts…