L’anglaise PJ Harvey, que certains surnomment la patronne du rock indé (sans doute en référence au boss Bruce Springteen?), offre ici une chanson exceptionnellement intense, que j’ai découverte sur le tard, et que j’adore de plus en plus.
La musique, brute, lente et lancinante avec ses accords de guitare sourds et espacés, ses quelques notes de piano posées ça et là, sa construction méthodique, installe une atmosphère empreinte de gravité.
La voix de PJ Harvey, énergique mais sensible et presque tremblante, finit de nous capturer, et une fois notre attention conquise, elle nous délivre un secret mystérieux: elle a trouvé ce moyen de faire la clarté en elle (« Silent, I have pulled myself clear » ), et ce moyen, c’est d’inviter les chevaux à peupler ses rêves.
Cette complainte douce, onirique, envoûtante et reposante, me touche d’autant plus que ma fille Aurore (qui a 22 ans aujourd’hui, joyeux anniversaire!), aime les chevaux, le fait de les monter, de s’en occuper, et par dessus tout le fait d’être connectée à eux. Même si ça ne lui est quasiment plus arrivé depuis bien longtemps (depuis qu’elle étudiante en fait), je vois à quel point le fait d’être avec des chevaux lui fait du bien, et à chaque fois que je l’ai accompagnée au centre équestre, j’ai eu envie de les remercier pour cela.
Alors quand j’ai écouté cette chanson de PJ Harvey pour la première fois, elle m’a tout de suite beaucoup saisi et ému. Sans le savoir peut-être, en chantant un rêve dans lequel des chevaux la libèrent, elle a mis en musique le beau mot d’équithérapie…
« Horses in my dreams
like waves, like the sea
on the tracks of a train
set myself free again »