Deuxième extrait dans cette playlist du très bel album de Mark Linkous (aka Sparklehorse), « Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain » , après le fascinant et hypnotique instrumental qui porte le même nom. Un chroniqueur a écrit qu’il s’agit d' »un disque à la beauté triste et discrète, au spleen lunaire et à la féérie suave » , et je ne saurais mieux dire.
Sur ce morceau, la voix de Mark Linkous est présente et le rythme est nettement plus rapide, mais l’impression demeure d’écouter un morceau pur, pudique et doux. Soutenue par quelques notes saccadées grattées à la guitare et par une ligne de clavier légère mais entêtante, la mélodie plane, en apesanteur, comme prête à se désagréger tant elle semble fragile, tant la voix légèrement vocodée de Mark Linkous semble lasse et à fleur de peau. C’est une musique à la fois douloureuse et profondément touchante, surtout quand on sait quelle vie de misère a vécu cet inadapté social, entre dépressions et addiction aux drogues, jusqu’à un suicide violent à l’âge de 47 ans – le magazine musical Pitchwork n’a-t-il pas titré un article « The sad and beautiful world of Sparklehorse’s Mark Linkous » ?
Dans la vraie vie, Mark Linkous, trop sensible pour supporter les coups de la vie, n’a pas survécu à ses tourments. Mais son testament musical nous aide à apprivoiser les nôtres…
« Stars are dying in my chest
till I see you again«