Alain Bashung – « L’apiculteur » (en concert « Confessions publiques »)

Sorti en 1994, le huitième album d’Alain Bashung « Chatterton » est surtout connu pour l’énorme tube « Ma petite entreprise » , qui contrairement à ce qu’on pourrait penser à la suite d’une écoute distraite du seul refrain, ne parle pas d’une PME qui ne « connaît pas la crise » ou d’une startup florissante, mais de sexe. Mais au-delà de ce titre amusant, « Chatterton » contient ce qui est pour moi l’un des diamants les plus grandioses de la discographie d’Alain Bashung.

« L’apiculteur » est une chanson pour penser à la mort de façon apaisée – celle des autres, mais aussi et surtout la sienne. C’est à la fois déchirant, pour ceux qui restent, et paisible, pour qui se prépare à prendre congé doucement, après avoir fait tout ce qu’il y avait à faire d’important sur cette Terre.

La version en studio est déjà magnifique (quand on a écrit, composé et chanté une chanson comme celle là, on ne craint plus la mandragore, ni son destin), mais alors en concert c’est carrément grandiose. Regardez le visage halluciné de Bashung à 3’58, comme s’il était en proie à je ne sais quelle vision… Et la guitare électrique qui se contorsionne sur la fin, comme pour frayer un chemin…

Fantastique. Ou pour rester dans la tonalité de ma photo de ce matin, stellaire…

« D’heure en heure,

l’apiculteur se meurt.

Il a eu son heure,

il a fait son beurre.

Api apiculteur…

D’heure en heure,

l’apiculteur effleure

la fin du labeur.

Api apiculteur…

(…)

D’heure en heure,

l’apiculteur se meurt,

trouve l’interrupteur,

une oasis

aux allées bordées d’épagneuls

que la splendeur n’effraie plus.

Api apiculteur… »

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