C’est souvent dans l’économie de moyens que l’on reconnaît le génie: l’art de faire des choses exceptionnelles, même (et surtout ?) avec pas grand-chose, presque des bouts de ficelles.
Cette complainte un peu maladive et totalement envoûtante le montre de façon magistrale.
De même qu’il suffit de trois couleurs primaires pour dessiner tout un monde, Radiohead parvient à inventer une atmosphère originale et envoûtante avec très peu d’instruments, très peu de notes et très peu de mots. Un motif très simple au piano repris de façon lancinante (oui Élodie, j’aime les ostinato 😉), une batterie qui envoie quelques rafales saccadées, une voix qui joue les équilibristes, un décalage irrégulier entre tout cela (notamment les sons syncopés de la boîte à rythme à partir de 3’42), quelques paroles énigmatiques… et voilà un chef d’oeuvre, simple en apparence, mais en fait d’une complexité subtile et savamment organisée.
Chapeau bas.
« This is one for the good days,
and I have it all here
in red, blue, green,
red, blue, green » .