Il y a quelques années, entre Noël et Nouvel an, je suis tombé sur un documentaire consacré à Alain Souchon. Comme je l’avais déjà vu quelques mois plus tôt, j’ai craint qu’il soit à peine mort et que ce soit une rediffusion en son hommage, et je suis donc resté scotché devant l’écran, avec une très grande tristesse, je m’en souviens parfaitement.
Ce jour-là j’ai senti à quel point j’aime cet homme – pas seulement l’artiste, l’homme aussi.

Je suis particulièrement sensible à cette chanson, parce qu’elle dit très bien une chose que j’ai beaucoup trop facilement tendance à oublier (comme à peu près tout le monde il me semble, mais ça n’annule rien): la vie est courte, et à force de la rêver ou d’être spectateur de celle des autres, à force de se conformer à des standards de « réussite sociale », eh bien on la perd. C’est aussi ce que dit le dessin ci-contre, qui décrit le destin auquel beaucoup de personnes ont juré de tout faire pour y échapper, avant de se rendre compte, trop tard malheureusement, qu’ils ont fini par rentrer dans le rang et par mener un peu la vie de monsieur et madame Tout le monde – des enfants, un appart ou une maison, un chien, parfois même des nains de jardin…
Mais il n’est jamais trop tard pour faire ce que l’on aime, que ce soit partir « au bout de la Loire » , apprendre à jouer du biniou, ou toute autre passion secrète et inassouvie.
« Tu la voyais pas ici, l’histoire,
tu l’aurais bien faite au bout de la Loire,
mais qui t’a rangé à plat dans ce tiroir,
comme un espadon dans une baignoire ? »