Si je partage ce soir ce morceau, c’est d’abord pour son titre, parce que c’est une formule à laquelle je n’aurais jamais, mais alors jamais voulu croire, jusqu’à il y a quelques années. J’aime cette chanson parce qu’elle me permet de mesurer le chemin parcouru lorsque je me retourne et que je me souviens de celui que j’étais il y a encore quelques années (sous la plume de Mark Hollis, il y a peut-être quelque chose comme une ironie typiquement britannique à affirmer cela, mais qu’importe).
Cette chanson, je l’aime aussi parce qu’elle réussit le tour de force d’être à la fois planante et dansante. Musicalement, les arrangements sont d’une grande subtilité, avec une batterie et une ligne de basse qui attaquent dès le début et qui restent très présentes durant tout le morceau (sauf pendant le refrain chanté par des choeurs d’enfants), mais qui laissent une foule d’instruments s’exprimer (piano, vagues de synthés…), tout cela formant un alliage parfait.
Et puis j’aime aussi « Happiness is easy » parce que de façon plus générale, j’ai un grand respect pour Talk Talk, qui a commencé par des tubes commerciaux et qui, plutôt que d’exploiter paresseusement le filon, a produit pour finir de miraculeux albums expérimentaux. Suicide commercial, mais assomption artistique. Je vous conseille notamment leur dernier album « Laughing stock » , dont j’aurai à coup sûr l’occasion de reparler à plusieurs reprises, car il flirte gravement avec le divin…
« Take good care of what the priests say:
«After death it’s so much fun»
Little sheep, don’t let your feet stray
Happiness is easy
(Joy be written on the Earth)
(And the sky above) »