J’écoute très peu souvent Félix Leclerc, mais j’aime beaucoup sa personnalité. C’était un artiste planté dans la terre, humble et tranquille, à la voix grave, chaude et rassurante. Une espèce de troubadour bûcheron.
Peu connue, « Ailleurs » est une courte chanson, troublante et émouvante. Elle décrit un homme qui semble désabusé, vaincu et vidé par le temps et, peut-être, par quelques échecs cuisants (« Je brise tout ce qu’on me donne / Plus je reçois et moins je donne » ) , qui se sent étranger à ce monde (« Ne suis pas fait pour ce pays / Avec les loups suis à l’abri » )… mais qui n’a pas renoncé à trouver sa place quelque part, porté par l’amour.
« Ailleurs, cher amour, on m’attend
Il faut que tu y sois aussi,
sinon je ne sors pas d’ici
Cent fois mourir homme dans tes bras
que vivre dieu là-bas sans toi
Te l’ai dit en janvier
Te le dirai en août »