Back to basics: Radiohead est pour moi le plus grand groupe de rock de ces dernières décennies.
Point, à la ligne.
En tous cas c’est celui qui a réussi à concilier le plus grand succès populaire tout en gardant intacte son ambition artistique, sans rien concéder aux facilités qui accompagnent d’ordinaire la recherche de la réussite commerciale ou de la notoriété.
Cette chanson éminemment politique, inspirée par la police de la pensée décrite par Orwell dans 1984, dénonçait en 1997 l’avènement progressif d’une société de la surveillance généralisée, dans laquelle on peut être arrêté pour ses simples goûts – par exemple parce qu’on est une fille dont la coiffure ressemble à celle d’Hitler, ou parce qu’on est un garçon qui s’exprime étrangement, qui bourdonne comme une radio mal réglée.
L’une des raisons pour lesquelles cette chanson est devenue l’un des principaux tubes de Radiohead, c’est aussi ce clip sombre et effrayant, tourné au ralenti, dans lequel un homme est chassé dans la nuit sur une petite route déserte par une voiture sans chauffeur, jusqu’à ce qu’il s’agenouille pour se rendre. La voiture recule alors pour prendre son élan et l’écrabouiller…
Ce qui suit démontre que les proies peuvent parfois trouver un moyen radical de se défendre contre les prédateurs, tandis que ces mots sonnent comme une menace: « This is what you’ll get / when you mess with us. » Ce qui d’une certaine façon peut se traduire par « Qui s’y frotte s’y pique » .
« Karma police
I’ve given all I can
It’s not enough
I’ve given all I can
But we’re still on the payroll
(…)
For a minute there
I lost myself, I lost myself »