Après la hargne et la douleur hier, la paix et la contemplation aujourd’hui.
Plus les années passent, et plus je trouve que le plus bel instrument de musique, c’est la voix. Cela vient peut-être d’une sensibilité à la chaleur humaine qui s’affine avec l’âge ? Toujours est-il que cela m’amène à fréquenter de plus en plus souvent les musiques anciennes, par exemple ce compositeur méconnu du XVème siècle, dont la musique est complexe, architecturée de façon quasi mathématique, et pour autant extrêmement pure et expressive.
Je suis très ému par la musique sacrée. Pourtant je ne suis pas croyant du tout, et je ne suis pas très intéressé par les rituels liturgiques qu’elle peut appuyer. Ce qui me fascine dans cette musique, ou les églises, c’est le fait qu’elle exprime une sensation que je ressens de plus en plus fortement: il y a des choses plus grandes que nous (pour les uns c’est Dieu, pour moi c’est la nature, le monde, le vivant…), et ces choses sont infiniment belles, diverses et fragiles… et donc sacrées (sacré: « qui est digne d’un respect absolu » ).
Une polyphonie telle que celle-ci me ravit, parce qu’elle décrit parfaitement l’admiration que ces choses méritent.