Paru en 1979, l’album, « London Calling » est l’un des plus politiques de l’histoire du rock. C’est un véritable brûlot contre les politiques d’austérité, le racisme, le consumérisme et les inégalités sociales qui sont en train de déchirer l’Angleterre. Face à la révolution conservatrice promise par Margaret Thatcher, les Clash se posent en chefs de file de la jeunesse punk et affirment une volonté farouche de lutter pied à pied pour empêcher le désastre qui se profile. Le titre fait d’ailleurs allusion au slogan « This is London calling », qui était utilisé par la BBC pendant la Seconde Guerre mondiale dans le but de mobiliser les populations dans les pays occupés par l’Allemagne nazie.
Quant à la chanson « London Calling », c’est l’une des plus engagées de l’album. Courte (3’20), avec une ligne de basse inspirée par le reggae mais une guitare électrique aux riffs nerveux et un chant typiquement dans l’esprit du punk, elle se présente comme un appel à la jeunesse pour l’inciter à se soulever (« Come out of the cupboard, all you boys and girls« ), par exemple contre l’arrivée de Margaret Thatcher à la tête du gouvernement anglais (« The ice age is coming« ), mais aussi contre les violences policières.
Ces derniers temps, j’aime assez le slogan de XR, « Nous sommes la nature qui se défend » (je parle du slogan, pas de l’organisation elle-même, que je trouve encore bien gentillette dans ses principes et ses actions). La société industrielle a déclaré la guerre au vivant, et pour l’empêcher de nuire, nous avons besoin de déployer la même colère inflexible que celle qui s’exprime dans les deux premières lignes de « London calling »:
« London calling to the faraway towns
Now war is declared and battle come down »