Altercoupedumondedefootball (jour 20) – la « mano de Dios »

Le 22 juin 1986, l’Argentine à l’Angleterre sont opposées en quart de finale du mundial mexicain. Un match explosif au parfum de revanche, car ayant lieu seulement quatre ans après le terme de la guerre des Malouines, qui avait causé près de 700 morts côté argentin.

C’est au cours de ce match que la légende de Diego Armando Maradona s’est écrite de façon indélébile et qu’il est devenu à la fois un dieu et un diable pour les amateurs de football.

Dans un premier temps, il marque un but de la main (la « mano de Dios » , dira-t-il). Il paraît qu’avant la rencontre, le sélectionneur anglais Bobby Robson avait dit ceci à son défenseur central Terry Fenwick: « Ne t’inquiète pas, Maradona est petit et n’a qu’un bon pied. » Il a oublié de lui conseiller de se méfier aussi de la main gauche.

Mais un peu plus tard, à la 55ème minute, le Pibe de oro se lance dans une folle chevauchée pour marquer ce qui est très souvent décrit comme le but du siècle, et qui a en tous cas été élu comme le plus beau de toutes les phases finales de Coupe du monde. Une roulette et un petit contact de l’extérieur du pied gauche dans son propre camp, une accélération foudroyante et quelques dribbles en pleine course lui permettent d’éliminer cinq joueurs de champ anglais, ainsi que le gardien Peter Shilton, et de pousser le ballon au fond des filets. Insaisissable comme une murène, Diego a slalomé sur 52 mètres en 44 pas, pendant 10,6 secondes, à la vitesse de 14,4 km/h, ce qui est énorme quand comme lui on a le ballon quasiment collé au pied.

Le journaliste uruguayen Victor Hugo Morales a ainsi commenté ce but en direct: « Il va le passer à Diego, il y a Maradona, deux hommes sur lui, Maradona dribble, il passe le flanc droit, le génie du football mondial, il sort de l’aile et il va le passer à Burruchaga. Encore Maradona! Génie! Génie! Génie! Là là, là-bas, là-bas, là-bas! Goaaaaaaal! Goaaaaaal! Je veux pleurer, oh saint Dieu, vive le football! Quel but! Diegoal! Maradona! Je pleure, excusez-moi! Maradona, dans une course mémorable, dans le meilleur match de tous les temps! Petite comète, de quelle planète êtes-vous venu, laissant tant d’Anglais pleurant devant l’Argentine? Argentine 2, Angleterre 0! Diegoal, Diegoal, Diego Armando Maradona! Merci, Dieu, pour le football, pour Maradona, pour ces larmes, pour ce match Argentine 2, Angleterre 0.« 

Aux dernières nouvelles, Victor Hugo Morales vit toujours, mais je ne sais pas s’il s’est remis de ce but venu d’une autre galaxie.

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