Décidément, le secteur aérien ne manque pas d’air: le voilà qui réclame une « prime à la casse » pour encourager l’achat d’appareils neufs!
– L’aviation représente entre 2 et 3% des émissions mondiales de CO2, mais selon le rapport AR4 du GIEC (2007), l’impact climatique de l’aérien est environ 2 fois plus lourd quand on tient compte des « effets hors-CO2 » (notamment la formation de traînées de condensation à haute altitude).
– Cette contribution au changement climatique est le fait d’une minorité très aisée (environ 15% des Français n’ont jamais pris l’avion, et plus de 80% des Terriens ne l’ont jamais pris). 1% de la population mondiale est responsable de 50% des émissions mondiales de GES du secteur aérien.
– Et enfin, l’immense majorité des trajets de cette minorité d’usagers de l’avion sont tout à fait évitables voire inutiles (déplacements de vacanciers, réunions professionnelles en lieu et place de visio-réunions).
Malgré ces données tout à fait objectives et choquantes, le secteur aérien français, par la voix de Pascal de Izaguirre, président de la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) et PDG de la compagnie Corsair, réclame maintenant une « prime à la casse » pour encourager l’achat d’appareils neufs… qui permettront à la minorité aisée de continuer à déstabiliser massivement le climat, encore plus aux frais de l’ensemble de la collectivité (sachant que celle-ci finance déjà une ristourne sur le kérosène).
Il faudrait donc que les impôts de celles et ceux qui ne prennent jamais l’avion (que ce soit par contrainte ou par conviction), y compris des pauvres et des précaires qui payent de la TVA sur le pain et les pâtes, financent le maintien de cette activité néfaste?
Est-ce qu’il y a un moment où le secteur aérien va cesser de se vautrer dans le ouinouin, le greenwashing et l’indécence?
