Une année de plus, un pas de plus, mais dans quelle direction, et pour quoi faire?
« One step beyond » est une chanson qui a été créée et enregistrée au milieu des années 60 par le chanteur jamaïcain Prince Buster, mais qui a été popularisée lorsqu’elle a été reprise (et totalement transformée) par le groupe anglais de ska Madness.
Elle est alors devenue un morceau très original, festif et fantasque: presque entièrement instrumental (il y a juste quelques mots prononcés en guise d’intro, avec une voix de fête foraine, et le retour à plusieurs reprises de la formule « One Step Beyond » ), avec une mélodie jouée au saxophone, et un rythme démentiel. Ce n’est pas un groupe qui joue, c’est une fanfare. Ce n’est pas une chanson, c’est une avalanche qui emporte tout sur son passage et qui dégage une énergie et une folie communicatives, aussi furieuses que douces. Ce morceau ouvre un album qui s’annonce alors comme un bal de zozos fiers de l’être – regardez le clip, ces pantalons trop courts et ces musicos qui s’amusent à adopter les grimaces et des postures de champions du monde.
Madness était un groupe de déconneurs qui ne se prenaient pas au sérieux, et quand je l’ai découvert lors de mon entrée en sixième, j’ai tout de suite beaucoup aimé cette bouffée d’oxygène.
Quelques décennies plus tard, alors que l’actualité est toujours de plus en plus déprimante et effrayante, je crois que nous avons encore bien plus besoin de cette insouciance et de cette folie, ne serait-ce que de temps à autre. Alors lorsqu’elles se présentent, allons-y les yeux fermés et en lâchant les freins.
« You better start to move your feet
to the rockinest, rock-steady beat
of madness
One step beyond »