Parue sur l’album « Post partum » , dont le titre évoque à lui seul une certaine mélancolie, pour ne pas dire une sourde angoisse, « Dentelle » est une superbe chanson acoustique qui exprime le désir de rester tendre, candide et humain, malgré le fait que « dehors explose / le genre humain » . C’est l’état de grâce en plein vacarme, la sérénité et la douceur au beau milieu de la tempête, de la violence et du fracas du monde.
La métaphore de la dentelle évoque un artisanat un peu démodé, désuet, rendu superflu et même ringard à l’époque de l’industrie du vêtement et de la fast fashion.
On pourrait dire la même chose des compositions, des orchestrations, des voix et des vidéos des Innocents: elles sont subtiles et délicates, un je-ne-sais-quoi enfantines, légèrement surannées à l’heure des synthés, des samples, de l’autotune et des images de synthèse. Mais c’est justement ce qui fait leur charme et qui fait de ce groupe une troupe d’innocents aux mains pleines.
« Dentelle,
sur un fil de lin
Dentelle,
rien ne nous retient
juste en équilibre,
comme les points fragiles
de dentelle »