The Pogues, dont le chanteur Shane MacGowan vient de mourir il y a quelques jours seulement à l’âge de 65 ans, est un groupe punk britannique que je ne connais que par une compilation, que j’avais notamment achetée pour cet étourdissant morceau.
« Fairytale of New York » est une chanson de Noël qui a tellement bien marché qu’elle est devenue une sorte de marronnier musical: depuis sa sortie en 1987, elle a atteint à treize reprises le top 20 des ventes en Grande-Bretagne!
L’origine de cette chanson est assez étonnante. Jem Finer, le joueur de banjo du groupe, a proposé à Shane MacGowan (né lui-même un 25 décembre!) deux chansons complètes, « l’une avec une bonne mélodie et des paroles merdiques, l’autre avec l’idée de « conte de fées », mais une mauvaise musique. » Alors qu’il était à New-York, MacGowan a en quelque sorte mixé les deux projets pour en faire la chanson endiablée que l’on connaît, sur laquelle on peut valser rapidement pour peu qu’on soit un peu grisé par la bière.
« Fairytale of New York » raconte l’histoire d’un immigrant irlandais perdu dans ses souvenirs et ses espoirs à la veille de Noël. Fraîchement arrivé à New-York, il y passe une nuit dans une cellule de dégrisement, en compagnie d’un vieil homme tout aussi pinté que lui, qui chante un extrait d’une ballade traditionnelle irlandaise (« The rare old moutain dew »). Replongé dans sa jeunesse, cet immigrant se met à rêver d’une femme qui l’a manifestement fasciné (« You were handsome / You were pretty« ), avec qui il a vécu en couple une histoire d’amour qui a été abîmée par l’alcoolisme et la toxicomanie. Aujourd’hui cet homme essaye de poursuivre son chemin en sachant qu’il n’y parviendrait pas sans penser à elle – la mélancolie se mélange donc à l’espoir.
Avec les années, « Fairytale of New York » est devenu un tube dans les pubs britanniques, entonné à chaque Noël par une foule enivrée par le houblon. Un conte de Noël, donc, mais plutôt déjanté, et dont le message est que la vie n’est justement pas un conte de fées, même le soir de Noël…
« You took my dreams from me
when I first found you
I kept them with me babe
I put them with my own
Can’t make it all alone
I’ve built my dreams around you »