Venus est un groupe belge qui chante en anglais, actif autour des années 2000. Je l’ai découvert il y a une quinzaine d’années en écoutant une excellente série de cinq podcasts consacrés à Dominique A et diffusés sur France Inter, qui alternaient entre des extraits d’un entretien très fouillé et de nombreux choix musicaux originaux… dont celui-ci.
Le groupe a été formé par cinq artistes bruxellois issus de genres musicaux très différents (le pop, le jazz, le classique), mais aussi du théâtre. Ces artistes ont essayé de fusionner tout cela dans un format pop/rock, en utilisant uniquement des instruments acoustiques (la guitare, la contrebasse, le violon, les percussions), et en ayant recours au talent d’un scénographe pour leurs performances scéniques.
« Navajo dream » , la chanson que je partage ce soir, figure sur le deuxième album du groupe, intitulé « Vertigone » (un néologisme trouvé par le chanteur Marc A. Huyghens, exprimant à la fois le vertige et la fuite). Sorti sur un gros label (EMI), c’est un disque un peu moins expérimental que le premier, plus calme, plus introspectif, plus rêveur. Lui aussi s’appuie pour l’essentiel sur des instruments acoustiques, mais il est plus ouvragé, avec des orchestrations plus riches et amples, notamment sur quelques morceaux de bravoure très entraînants comme « Beautiful days » . On entend ça et là des choeurs, et même de l’orgue synthétique. C’est élégant, c’est ambitieux, c’est captivant, et assez souvent j’ai l’impression, comme pas mal de commentateurs, d’entendre une influence assez nette de Radiohead, ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire.
« Navajo dream » fait partie des chansons du groupe qui sont très travaillées et subtilement arrangées. En plus des instruments acoustiques (la contrebasse, la batterie, les cordes et un violon joué en pizzicati…), une guitare électrique teigneuse s’invite à partir de 1’29. La structure de la chanson alterne des moments paisibles et d’autres plus vifs et nerveux. Ce morceau lyrique, cérébral et sensible est franchement superbe, et en plus il est magnifiquement chanté par la voix fiévreuse de Marc A. Huyghens.
Comme Dominique A il y a vingt ans maintenant, je vous invite vivement à découvrir si vous ne connaissez pas 😉
« Everything’s ok, I lost my way »