Depuis une quinzaine d’années, Adele fait partie du petit cercle de chanteuses qui peuvent se targuer de concourir pour le titre de reine de la pop, en Angleterre en tous cas. Son premier album, intitulé « 21 » comme l’âge qui était le sien quand il est sorti, lui a permis de faire une entrée fracassante dans l’industrie musicale: il s’est vendu à 30 millions d’exemplaires, avec des tubes énormissimes (« Rolling in the deep » , « Someone like you » …) Forte de ce succès, elle a été sollicitée pour chanter le générique d’ouverture de l’un des épisodes les plus marquants de la saga James Bond, le très réussi « Skyfall » (et à mon avis la chanson ne l’est pas moins que le film).
Je ne suis pas vraiment fan des succès mentionnés plus haut. En revanche la chanson que je partage ce soir, que certains ont décrit comme une « power ballad » , me plaît beaucoup. Je l’apprécie notamment pour son refrain qui « envoie du bois » (comme me l’a dit un jour mon petit frère alors qu’elle passait à gros volume sur son enceinte), grâce à la voix d’Adele, puissante et chaude, surtout sur quelques cris rauques qui expriment à merveille la frustration, voire la colère.
Adele a eu l’idée de cette chanson, de son titre en tous cas, un jour où elle est sortie d’un restaurant pour fumer une cigarette et où la pluie l’a empêchée de l’allumer. Le texte qu’elle a écrit sur cette idée de départ évoque une relation amoureuse torride, et par certains côtés insensément satisfaisante (« You and me together, nothing gets better » ), mais qui est vouée à l’échec parce que les deux protagonistes sont à peu près aussi incompatibles que l’eau et le feu – et aussi, sans doute, parce que l’amoureux d’Adele semble être un condensé de red flags à lui tout seul (« There’s a side to you / that I never knew, never knew / All the things you’d say, / they were never true, never true / And the games you’d play, / you would always win, always win » ).
Adele a souvent expliqué que lorsqu’elle a écrit le texte de toutes les chansons de « 21 » , elle avait le cœur brisé: dans « Set fire to the rain » , ce mélange âcre de passion, de chagrin et de rage est particulièrement transparent…