Shirley Bassey – « Diamonds are forever » (Bande originale de « James Bond »)

Septième film de la série James Bond, « Diamonds are forever » bénéficie pour la sixième fois consécutive du talent de compositeur de l’anglais John Barry pour sa bande originale. Depuis le premier épisode « James Bond contre Dr. No », l’une des marques de fabrique de la série est le générique, élaboré et tourné comme une œuvre à lui tout seul, avec des effets spéciaux, des jeux d’ombre… et une chanson spectaculaire chantée par une star internationale.

Beaucoup de fans et de critiques considèrent que « Diamond are forever » est, de tous les films de James Bond, celui dont la chanson titre est la plus réussie, au point qu’elle aurait sans doute pu devenir un grand succès même en étant produite de façon totalement indépendante. Je partage tout à fait cet avis, et comment !

Le texte, plein d’images à double tiroir (comme toujours dans ces génériques), commence par souligner que les diamants sont fascinants (« They can stimulate and tease me » ), mais qu’ils ont aussi cet avantage de toujours rester fidèles à eux-mêmes et à qui se plaît à les contempler, sans jamais décevoir ni faire faux bond (« Diamonds are forever (…) / They won’t leave in the night / I’ve no fear that they might desert me » )… ce qui est bien sûr une allusion aux dégâts causés par le caractère coureur et donjuanesque de James Bond. La femme qui chante se déclare tellement comblée par les diamants qu’elle prétend ne pas avoir besoin d’amour (« I don’t need love« ). Cependant quelques vers nous font soupçonner qu’en réalité elle n’est pas hostile à la séduction de l’agent secret de sa Majesté, bien au contraire, car elle exprime de façon imagée son désir d’être déshabillée et caressée (« Hold one up and then caress it / Touch it, stroke it and undress it » ).

L’ambiguïté troublante de ces paroles est magnifiée part la voix puissante de la chanteuse galloise Shirley Bassey (ci-contre photographiée en 1971, à la sortie du film). Celle-ci fait de la James Bond girl une guerrière, une panthère, qui n’a pas peur de s’exposer et d’exprimer librement son désir – oui, elle enrage de ne pas être au cœur de la vie de James Bond, oui, elle lui succombe, mais malgré tout c’est elle qui reste la maîtresse du jeu, qui mène la danse, qui décide de quand et comment elle souhaite être courtisée.

J’ai souvent coutume de dire qu’une musique est un splendide écrin pour les paroles, mais puisqu’il s’agit de diamants, cette métaphore est ici particulièrement pertinente, je trouve. John Barry a inventé une mélodie souveraine, et il la magnifie par une orchestration classieuse, avec une ouverture scintillante, des cuivres menaçants, des accords de harpes légers, des cordes majestueuses dans les refrains, mais aussi, et c’est peut-être ce que je préfère dans cette chanson, une ligne de basse qui évoque la démarche féline et le charme enjôleur du 007 incarné par Sean Connery (de loin mon 007 préféré).

Les génériques de la série James Bond sont toujours très soignés, mais celui-ci, à mon avis, est carrément parfait.

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