Cette chanson est probablement LE plus grand tube des policemen, qui en ont pourtant produit beaucoup durant leur très courte carrière (cinq albums seulement, en seulement six ans). L’arpège de contrebasse joué en pizzicati qui ouvre la chanson, et que l’on entend jusqu’aux dernières mesures, est très original et reconnaissable entre mille: si « Every breath you take » sort dans un blind test, il ne faut pas être ramolli du ciboulot si on veut avoir une chance de gagner !
Figurant sur le dernier album du groupe sorti en 1983 (« Synchronicity »), cette chanson est une ballade pop, mais dont le texte est très sombre et même torturé, puisque Sting y confesse une jalousie et une possessivité pathologiques : la femme qu’il aime l’a quitté, mais il proclame en s’adressant à elle que quoi qu’elle fasse il la surveillera toujours (« Every breath you take, / and every move you make, / every bond you break, / every step you take, / I’ll be watching you » ), et même qu’elle lui appartient encore et qu’il en sera toujours ainsi (« Oh, can’t you see / You belong to me? » ). Quand l’album est sorti, j’avais seulement treize ans, et j’y voyais l’expression d’un romantisme enflammé : je n’étais pas en capacité de saisir le sens de ces paroles puisque mon anglais était très pauvre, et de toutes façons je n’avais pas le recul nécessaire pour comprendre qu’il y a là quelque chose de sacrément pervers (Sting lui-même dit n’avoir pris conscience de cela que plus tard, tant il était à l’époque empêtré dans la gadoue d’une vie de couple très douloureuse et conflictuelle). Je croyais que c’était une chanson d’amour, mais en fait c’est une chanson sur un homme possessif et contrôlant et sur une forme de violences (post)conjugales, ce qui n’a rien à voir.
Quand j’étais ado, j’ai énormément aimé « Every breath you take », que je connaissais plus ou moins par coeur (il faut dire que mon prof d’anglais de troisième nous avait fait travailler cette chanson). Depuis je l’ai tellement écoutée que je m’en suis un peu lassé. Mais ça reste un morceau qu’il me plaît toujours d’entendre et d’entonner avec entrain. Comme beaucoup d’entre vous, j’imagine ?
