Arcade fire – « Rebellion (lies) »

Sortie en 2004 sur le premier album d’Arcade fire (« Funeral » ), un excellent groupe canadien dont les débuts ont provoqué un énorme engouement critique, « Rebellion (lies) » est une chanson monumentale et enthousiasmante qui invite à se réveiller pour cesser d’être soumis (« Sleeping is giving in » ), à ne pas se laisser embrigader (« Underneath the cover » ), à s’émerveiller et à vivre intensément, quoi que les autres puissent en penser (« People say that you’ll die / faster than without water / But we know it’s just a lie » ).

Mais ce qui dans cette chanson me saisit et m’emporte, c’est la musique, assez fantastique. L’intro est faite de bruits étranges saisis dans le lointain, puis d’une rythmique frappée au caisson, d’un riff de basse simple et puissant, et à partir de 0’24 de notes martelées au piano qui vont emmener la chanson jusqu’au bout, tambour battant, sur un rythme effréné, avec une montée en puissance qui file des frissons, et une mélodie chantée par des « Ouh ouh ouh » sinueux. « Rebellion (lies) » , c’est cinq minutes jouissives au terme desquelles on peut se retrouver debout à danser le poing en l’air, et comme l’a dit un chroniqueur, « presque dégoûté que ces 5 minutes d’orgasme auditif se terminent » .

Après l’orgasme vient le temps de la « petite mort », comme il se doit. « Rebellion (lies) » a été utilisée comme musique de lancement des meetings de François Bayrou lors de la campagne pour l’élection présidentielle française de 2012. Comme quoi si la rébellion peut mentir parfois, elle peut aussi être une posture assez ridicule…

« So lift those heavy eyelids »

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