Arcade fire – « Sprawl II (Mountains beyond mountains) »

J’ai déjà partagé deux titres de l’excellent troisième album de ce groupe québécois, « The suburbs », sorti en 2010.

Ce disque a été acclamé par la critique, au point de recevoir plusieurs récompenses prestigieuses telles que le Grammy Award du meilleur album de l’année, ou le Brit Award du meilleur album international de l’année. Dans les Inrockuptibles, Pierre Siankowski parle d’un « album fourmillant, probablement long à dompter » , mais dont l’écoute fournit au final une joie d’autant plus grande, car il est capable à la fois de nous « surprendre » et, bien souvent, de nous « éblouir » . Rob Sheffield, de Rolling Stone, évoque un « fantastique album » qui colle une « beigne émotionnelle » . Emily Mackay, du magazine musical NME (New Musical Express), lui donne la note de 9/10, estimant que ce disque est un « chef-d’œuvre ambitieux » . N’en jetez plus.

Comme souvent avec les (très) bons groupes, cet accueil critique enthousiaste n’empêche pas Arcade fire de livrer des chansons accessibles au grand public, magnifiquement mélodiques, parfois même carrément dansantes.

À propos du son de l’album, Win Butler a déclaré que le but était qu’il soit comparable aux « groupes que j’écoutais quand j’étais très jeune en me demandant ce qu’étaient ces bruits insensés » . Dans la mesure où les membres d’Arcade fire, comme la plupart des ados, écoutaient des genres musicaux fort variés, « The suburbs » se révèle étonnamment divers et même foisonnant: des titres à l’influence clairement rock, des références à une cold wave blafarde (« Ready to start »), des violons et un rythme endiablés (Empty room »)…

Et puis il y a ce titre, « Sprawl II (Mountains beyond mountains) » , l’un des plus surprenants et l’un des plus réussis. Ici nous sommes en Suède, en pleine époque disco… Ça vous dit quelque chose? Des pantalons pattes d’éph, des vestes aux couleurs improbables, des cheveux longs, ondulés et soigneusement peignés… Mais oui, c’est bien à ABBA que cette chanson fait référence, et c’est à s’y méprendre, y compris grâce à la voix de Régine Chassagne. Comme souvent, j’aime beaucoup la puissance du retour à la mélodie après un temps de suspension, à 3’17.

Avec « Sprawl II » , Arcade fire voulait envoyer un clin d’oeil ému à la variété qui passait dans les centres commerciaux que ses membres fréquentaient dans leur jeunesse (les « malls » ). Le moins que l’on puisse dire est que c’est réussi. À mon humble avis, c’est même bien mieux que l’original!

« Living in the sprawl

Dead shopping malls rise like mountains beyond mountains

And there’s no end in sight

I need the darkness, someone please cut the lights »

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