Cette année la récolte des feijoas a commencé à vraiment ressembler à quelque chose: une grosse douzaine de kilos récoltés sur les 4 arbustes que j’ai plantés il y a 5-6 ans en face de la cuisine.
Il y a deux ans, j’avais été déçu par le goût et la texture des feijoas que j’avais ramassés au sol (ils étaient déjà marronnasses, avec une peau rugueuse et une chair un peu rêche, un peu comme celle des nèfles). C’est que je m’y étais pris trop tard…
Cette année, j’ai ramassé au fur et à mesure les feijoas déjà tombés, mais comme je l’ai fait plus tôt dans la saison ils sont encore d’un vert vif (comme un citron vert), et le plus souvent encore un peu fermes. En coupant l’un des plus mûrs, j’ai remarqué une croix qui fait très ecclésiastique – est-ce le fruit de l’ordre de Malte, ou des templiers? Quoi qu’il en soit, en le goûtant j’ai eu une deuxième très bonne surprise: il avait un petit goût acidulé très agréable ![]()


Le feijoa peut être consommé cru, seul ou en salade de fruits, ou en smoothie. Il faut un peu d’habitude pour savoir distinguer la courte fenêtre durant laquelle il est bon à manger: il faut qu’il soit d’un vert bien luisant, avec une consistance qui commence un tout petit peu à s’amollir, ce qui signifie que la pulpe est alors juteuse. Avant ça, ce n’est pas terrible (granuleux comme de la poire, assez amer), mais après ça le fruit pourrit vite. C’est donc typiquement un fruit que l’on a intérêt à récolter au fur et à mesure de sa consommation.
Comme j’en avais beaucoup, j’ai testé la confiture, et c’est une franche réussite: elle a un goût délicieux, avec une texture encore légèrement granuleuse et des notes que je n’arrive pas bien à qualifier (d’ananas, de kiwis de banane? Disons que c’est une confiture exotique made in Limousin). Pour la recette, c’est très simple: j’ai simplement enlevé la peau au couteau (ça prend du temps mais c’est très facile), découpé en petits morceaux, mis à cuire doucement, mixé, ajouté un tiers de sucre, porté à température et mis en pots. Il m’en reste encore et je vais essayer d’en faire avec la peau, qui ressemble à cette des kiwaïs et qui est tout à fait comestible (sinon j’aurais été malade car j’en ai bouffé pas mal).
NB. A l’expérience, les gros fruits sont à la fois plus faciles à éplucher ET en général meilleurs car plus riches en pulpe, plus juteux et plus sucrés. Cette année j’ai éclairci des branches par ci par là en enlevant une partie des fruits formés, pour laisser plus d’énergie à ceux que je laissais. Comme ça a bien marché, l’année prochaine je le ferai de façon systématique.
Sur le plan nutritionnel, le feijoa est une bombe. C’est une mine de vitamines, notamment de vitamine C, de vitamine B6 et de vitamine B9 (acide folique). Il apporte aussi de bonnes quantités de minéraux, notamment de potassium, de calcium et de phosphore. On peut produire une huile essentielle de feijoa qui, paraît-il, contient 67 composants. En Colombie, on en fait des parfums, ainsi qu’un cosmétique recommandé pour « la eterna juventud » du visage.
Le goyavier du Brésil est un arbuste buissonnant, à feuillage persistant, qui peut atteindre 4 à 5 mètres en tous sens. Bien que d’origine tropicale (il vient du sud du Brésil, de l’Uruguay, du Paraguay et du nord de l’Argentine), il est robuste et rustique: il supporte des températures allant de -10/-15 à plus de 35 °C! Il a quand même besoin de fraîcheur en hiver, de chaleur en été, et d’eau à l’automne au moment de la fructification. Dans de bonnes conditions, il paraît qu’un seul arbre sain peut donner jusqu’à 200 kg de fruits ![]()
Je me réjouis donc d’avoir planté ces quatre goyaviers du Brésil (autre nom du feijoa). D’autant plus que les fleurs du feijoa sont vraiment magnifiques, ce qui ne gâche rien – avec le feijoa, il y a à voir et à manger
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NB. Pour une bonne pollinisation, il est important d’avoir au moins deux variétés différentes. Chez moi j’ai deux « Triumph » et deux « Mammouth ».
